Les Éléphants de Côte d’Ivoire ont battu le Burundi (1-0) vendredi 5 septembre 2025 au stade Félix Houphouët-Boigny. Mais derrière ce succès étriqué se cache une prestation qui a laissé un goût amer à Faé Emerse et à tout un public. À quelques heures d’une confrontation capitale contre le Gabon à Franceville, la sélection ivoirienne est consciente que la marge de progression reste importante.
La Côte d’Ivoire n’a pas tardé à faire sauter le verrou burundais devant son public. Dès le coup d’envoi, les Éléphants ont trouvé la faille, grâce à Bayo Vakoun à la 4e min, lançant le match sur de bons rails. Mais après cette ouverture du score, les Ivoiriens ont multiplié les approximations dans le dernier geste. « C’est un match frustrant parce qu’on marque très vite. Quand on regarde l’entame, on se dit que ça va bien se passer, qu’on va se mettre à l’abri avant la mi-temps. Malheureusement, on a manqué de justesse dans les dernières passes, dans les derniers gestes », a reconnu Faé Emerse.
Le constat est clair : les occasions étaient au rendez-vous, mais ni les attaquants ni les milieux offensifs n’ont su transformer la domination en succès large. Les arrêts du gardien adverse et l’abnégation de la défense burundaise ont achevé de transformer un match maîtrisé en une victoire au parfum de frayeur en fin de partie.
[Le talon d’Achille offensif]
En 2025, la Côte d’Ivoire n’a inscrit que trois buts en cinq rencontres. Pour une équipe qui regorge de talents offensifs évoluant dans les meilleurs championnats européens, ce rendement interpelle. « Quand vous avez autant d’occasions et que vous n’en mettez qu’une, c’est un peu dérangeant »,a souligné le sélectionneur. L’efficacité offensive reste donc la priorité avant le choc face au Gabon.
Pour autant, Faé Emerse reste confiant : « Le plus important, c’est d’avoir des occasions. On a des joueurs qui ont prouvé, que ce soit en sélection ou en club, que ce sont des buteurs. Donc on ne s’inquiète pas. On va continuer à travailler et à jouer pour se procurer des occasions et essayer d’être un peu plus efficaces dans le dernier geste. »
[Une gestion de match mal maîtrisée]
Si les Éléphants affichent une volonté constante d’aller de l’avant, leur fougue les a parfois mis en danger. Trop de pertes de balles en phase de projection ont ouvert des brèches pour le Burundi, qui n’a pas su en profiter. « Ce n’était pas un match de gestion. On a trop voulu marquer par moments, perdant le ballon et nous exposant aux contre-attaques », a analysé le technicien ivoirien champion d’Afrique.
Dans cette dynamique , Sébastien Haller et ses coéquipiers doivent apprendre à alterner entre intensité offensive et maîtrise tactique. Le manque de lucidité dans les choix de transitions reste une faiblesse que le staff technique devra corriger avant d’affronter une équipe gabonaise beaucoup plus armée.
Le décor est planté : après leur succès (4-0) face à la Gambie, les Panthères du Gabon s’annoncent comme un adversaire redoutable. Avec des attaquants véloces et une capacité à exploiter la profondeur, la sélection gabonaise propose un défi d’un autre calibre que celui du Burundi. « On sait que ça va être un match d’un style différent. Ce sera ouvert, entre deux équipes qui, jusqu’à présent, ont réalisé un très bon parcours. Ce sera une finale », prévient Faé.
Arrivés à Franceville ce dimanche 7 septembre, les Éléphants savent qu’ils joueront une rencontre charnière dans la course au Mondial 2026. Une victoire offrirait un avantage psychologique et mathématique, tandis qu’un faux pas compliquerait sérieusement les plans de qualification.
[Le signal d’alarme]
Cette courte victoire face au Burundi a donc valeur d’avertissement. Elle rappelle que la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en titre, ne peut se reposer sur son statut. Dans un groupe relevé, chaque détail comptera : justesse technique, efficacité devant le but, et rigueur défensive.
Faé Emerse en est conscient. Ses joueurs devront répondre présent, non seulement dans l’intensité, mais surtout dans la concrétisation. Car au plus haut niveau, dominer ne suffit pas : il faut tuer les matchs. Et face au Gabon, les Éléphants n’auront pas droit à l’approximation.
Ange Kouadio
Lire l’article original ici.