5:17 am - 19 août, 2025

Le samedi 9 août 2025, au stade Municipal de Bingerville, la Société Omnisports de l’Armée (SOA) a conclu sa préparation avec deux matchs amicaux face à Sol FC (Côte d’Ivoire) et Medeama SC (Ghana).

À l’issue de ces rencontres, Félix Kouadjo, le nouvel entraîneur des “Sondjas”, s’est confié à l’Intelligent d’Abidjan. Après plusieurs années passées à l’Asec Mimosas en tant que préparateur physique et analyste vidéo, le champion d’Afrique 2023 avec les Éléphants s’apprête à vivre sa première expérience en tant qu’entraîneur principal en Ligue 1. Dans cette interview, il définit ses priorités avec la SOA et partage sa vision pour l’équipe.

Pourquoi deux matchs amicaux dans la même journée ?

Nous sommes en fin de préparation. Ce sont nos derniers matchs amicaux. L’objectif en matière de charge de travail était que, pour cette dernière journée, 90 % des joueurs puissent disputer 90 minutes avant d’entamer la compétition. Étant donné que notre effectif compte 22 joueurs, nous étions obligés d’organiser deux rencontres afin que les jeunes puissent jouer 90 minutes le matin puis l’après-midi.

Vous avez joué plusieurs matchs amicaux. Quel bilan pouvez-vous faire de ces différents matchs amicaux ?

Nous avons joué 7 matchs amicaux. Nous avons fait 3 nuls et 4 victoires. Dans ce que nous recherchons en termes d’identité de jeu et de projet de jeu que nous sommes en train de mettre en place, je pense que nous sommes en train de dessiner une équipe. Nous sommes en train de bâtir une équipe. Nous avons des jeunes joueurs qui découvrent la compétition. Pour la plupart, nous avons une moyenne d’âge qui varie en 17-19 ans, avec beaucoup d’inexpérience. Le plus important pour nous, c’est de mettre en place, d’organiser et de structurer notre projet de jeu. Nous n’arrivons peut-être pas à vous dire qu’aujourd’hui la préparation va nous garantir d’être meilleur en championnat, mais cette préparation nous permet d’avoir quelques éléments qui nous permettent d’avoir un bon projet de jeu. Nous sommes à notre septième match de préparation dont 3 nuls et 4 victoires. Ce qui était important pour nous, ce n’étaient pas les scores. C’était le contenu, le projet de jeu qu’on met en place, l’identité de jeu qu’on veut, avec des jeunes qui pour la plupart viennent des académies, des centres de formation, des clubs de Ligue 2, et certains qui étaient avec l’équipe pro de la SOA, mais qui n’avaient pas un temps de jeu assez conséquent. Pour nous, il s’agissait de mettre une équipe en place. Je pense qu’elle est en train de se dessiner. Individuellement, les joueurs ont beaucoup de potentiel, mais en termes de niveau de la Ligue 1, ils en sont encore très loin. Mon travail est de les aider à acquérir ce niveau dans le cadre du projet de jeu que nous mettons en place, afin qu’ils puissent progresser individuellement. Cela passe par la création d’une équipe solide, dans laquelle nous allons essayer de développer et faire progresser les individualités.

Coach, vous étiez à l’ASEC durant plusieurs années et vous prenez désormais les commandes sur le banc en tant qu’entraîneur principal. Démarrer votre jeune carrière en Ligue 1 ne vous inspire-t-il pas une certaine appréhension ?

Pour ceux qui me connaissent, ils savent qu’à la base, je suis entraîneur. J’ai commencé ma carrière d’entraîneur avec Sikensi en 2013, en tant qu’entraîneur principal. J’étais en 2012-2013 adjoint en Ligue 2. Donc, je suis de base entraîneur, formateur. J’ai fait toutes les catégories de l’académie à l’ASEC. Donc formateur, je le suis ; entraîneur, je le suis. J’ai rajouté, la préparation athlétique, l’analyse vidéo. Ce sont des éléments qui s’ajoutent à ma compétence d’entraîneur. Je suis entraîneur de base, donc pour moi, il n’y a rien de nouveau. Il n’y a aucune crainte. Je dirais qu’aujourd’hui, je suis dans une posture où je vais passer cette étape, mettre mes compétences également à une épreuve, essayer de m’évaluer en tant qu’entraîneur et essayer de continuer à progresser parce que j’ai besoin de progresser également.

Vous parlez de projet de jeu avec la SOA. En termes d’identité de jeu, quel sera le projet de jeu que vous allez implémenter avec cette équipe ?

Le projet de jeu, ça sera simplement de faire du jeu. On ne peut pas développer ‘’des gamins’’ si on leur demande de balancer. Non. Il faut prendre des risques. Il faut jouer au football, après c’est moi qui assume les résultats. Si je perds, je perds, mais je dois demander à mes’’ gamins’’ de jouer. Si je gagne un match, ce ne sera parce que j’ai joué et que j’ai gagné. Nous sommes là pour jouer, nous allons demander aux gamins de jouer au foot, de prendre plaisir, de se faire plaisir intelligemment, en respectant les principes du football. Le football est un jeu. On ne peut pas couper l’essence du foot. Le foot, c’est un jeu, on ne peut pas demander aux joueurs de jouer avec la peur au ventre, on va leur demander de jouer, mais intelligemment.

Coach, vous êtes plus offensif ou défensif, en termes de projet de jeu ?

Football total. Être capable de défendre, être capable d’attaquer. Je ne dirais pas : je vais défendre, je vais attaquer. Parce que l’un n’empêche pas l’autre. Au contraire, quand on a une bonne base défensive, on peut se projeter sur l’aspect offensif. Après, si offensivement, on est bien, également, on est capable d’être défensivement solide. Si offensivement, on est bien, qu’on a le ballon, qu’on met l’adversaire en danger, c’est eux qui vont souffrir, c’est un rapport de force. Pour moi, c’est le football total. Nous sommes dans un projet avec les jeunes. Pour développer les jeunes, il faut développer tous les compartiments. On ne peut pas développer pour défendre seulement. Mettre en difficulté ces jeunes, les obliger à jouer, réagir à la perte du ballon. Je suis pour le football total.

Première journée du championnat de Ligue 1, SOA contre Racing. Qu’est-ce que vous promettez ?

Nous ne promettons rien. Moi, je ne peux rien promettre. C’est peut-être aux gamins, on va leur demander ce qu’ils promettent.

Ce sera votre première en tant que coach en Ligue 1, sur le banc de la SOA. Les regards seront braqués sur vous, tant vous êtes connu dans le milieu en tant que préparateur physique et analyste vidéo. Mais désormais, c’est le coach que le public verra Alors, que promettez-vous ?

Je dis, je ne promets rien, ce sont les gamins qui peuvent promettre quelque chose. Ce sont les joueurs. Moi, je vais leur demander de jouer au foot et on verra ce que ça va donner. Après, c’est toujours excitant d’être sur un terrain de foot, adjoint, entraîneur principal, pour moi ce sont des mots. Ce qui nous amène ici, c’est la passion du football. Donc voilà, on a des jeunes qui sont passionnés, qui veulent apprendre, qui sont disciplinés, avec un jeune coach également qui est passionné, qui est furieux du foot. On va essayer de donner du spectacle. On va essayer de faire en sorte que les gamins puissent prendre plaisir, que ceux qui viennent au terrain puissent également prendre plaisir. On est là pour ça, donner du spectacle. Il faut que les mecs qui arrivent dans les tribunes, ils prennent plaisir à regarder du football. C’est tout. Gagner, pas gagner. Cela ne dépend pas de nous. On ne peut pas l’écrire aujourd’hui. On ne peut pas dire qu’on va gagner la première journée.

L’idéal pour vous, c’est de gagner la première journée ?

L’idéal, ce n’est pas de gagner la première journée pour moi. Parce que gagner la première journée et perdre les 29 autres journées, ça ne sert à rien. L’idéal pour moi, c’est de faire progresser mon équipe et de faire progresser mes joueurs de façon individuelle. Si on progresse en tant qu’équipe, si on arrive à développer les individualités, si on arrive à vraiment rendre cette équipe assez joueuse et mettre en place tout ce qui est base, tactique qu’on veut mettre en place, après, le résultat viendra. Ça ne dépend pas de nous. Le plus important, ça ne va pas être le score. Ça va être de mettre les ingrédients pour aller chercher ces résultats-là. Et après, on peut mettre les ingrédients et on peut ne pas faire un résultat. Ça ne dépend pas de nous. Donc, on viendra jouer, on viendra surtout apprendre. Les jeunes, ils sont là pour apprendre. Moi, je viens en tant qu’entraîneur principal, mais je viens également pour apprendre. On viendra pour apprendre de la ligue 1, on viendra pour apprendre auprès des doyens, des autres entraîneurs qui sont là, qui ont 5 ou 6 ans en tant qu’entraîneurs principaux dans ces clubs. On viendra pour apprendre. Mais, s’ils nous laissent l’opportunité de faire quelque chose, on va faire quelque chose.

Réalisée par Ange Kouadio



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