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L’Agence Foncière Rurale (AFOR), à travers le Programme National de Sécurisation Foncière Rurale (PNSFR), a organisé un atelier d’information et de formation à l’intention des journalistes et professionnels des médias ivoiriens. L’événement, qui s’est tenu du 24 au 27 mai 2025 à Yamoussoukro, visait à sensibiliser et outiller les acteurs de la communication sur les enjeux stratégiques de la sécurisation des terres en milieu rural.
Face à l’augmentation des conflits fonciers, à la pression démographique et à la nécessité de renforcer la sécurité alimentaire, la sécurisation foncière rurale s’impose aujourd’hui comme un pilier de stabilité sociale et de développement durable en Côte d’Ivoire. Cet atelier est donc intervenu à un moment clé, dans un contexte où l’accès à la terre constitue une source de tensions mais aussi une opportunité économique majeure.
Un cadre juridique structuré mais méconnu
Animée par Lacina Yeo, inspecteur technique au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, la formation a permis d’explorer en profondeur les fondements juridiques, institutionnels et politiques de la sécurisation foncière rurale.
Parmi les textes clés figure la loi n°98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural, qui encadre l’usage et la reconnaissance des droits sur les terres rurales. Selon cette loi, le domaine foncier rural s’étend hors des périmètres urbains, des zones forestières classées, des aires protégées, des zones d’aménagement différé et des zones touristiques dûment constituées.
« Le cadre juridique est clair, mais encore trop peu connu des populations rurales. Il faut vulgariser la loi et renforcer les capacités des acteurs », a insisté Lacina Yeo.
Le rôle stratégique de l’AFOR
Créée pour assurer l’exécution opérationnelle de cette politique, l’Agence Foncière Rurale (AFOR) joue un rôle central dans la mise en œuvre du PNSFR. Ses missions incluent :la réalisation des enquêtes officielles sur le terrain ;la délivrance des certificats fonciers, préalable à l’immatriculation ;l’organisation des campagnes de sensibilisation et de formation ;le règlement des conflits fonciers grâce à un mécanisme de médiation locale et l’introduction d’innovations technologiques pour la gestion cadastrale et documentaire.
Modernisation et financement : deux piliers indispensables
La stratégie nationale de sécurisation foncière, déployée sur la période 2017-2027, repose sur plusieurs axes, à savoir la rénovation des outils de gouvernance foncière ;la rationalisation des opérations de sécurisation ; la mobilisation de financements durables, tant publics que privés ;la mise en place de mécanismes incitatifs à l’immatriculation des terres rurales ;l’intensification des campagnes de communication de proximité.
L’atelier a aussi mis en lumière les défis persistants, notamment la lenteur administrative, les résistances culturelles, et l’insuffisance de moyens logistiques sur le terrain.
Une dynamique à renforcer avec les médias
En impliquant les journalistes dans cette dynamique, l’AFOR espère créer un effet multiplicateur dans la sensibilisation des populations rurales. Les médias, à travers leurs canaux de diffusion, sont appelés à relayer les bonnes pratiques, démystifier les procédures administratives et encourager les communautés à sécuriser leurs terres.
« Une terre bien sécurisée est une terre valorisable, transmissible et moins sujette à conflit », a résumé un participant.
Olivier Dion avec Gérard Batoua
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