L’année 2025 sera une année électorale en Côte d’Ivoire. Depuis plusieurs décennies, à l’approche des élections générales, les Ivoiriens vivent avec la peur au ventre, en raison des pertes humaines et des dégâts matériels enregistrés à chaque élection présidentielle.
En effet, les acteurs des organisations de la société civile œuvrent à la consolidation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble, à travers des actions concrètes de vulgarisation de la culture démocratique et citoyenne, aussi bien auprès de la population en général que des électeurs en particulier.
Depuis l’instauration de la démocratie en Afrique, ces acteurs ont joué un rôle important dans la préservation du climat politique en période électorale.
Leur proximité avec les populations et leur engagement citoyen, désormais reconnus, ont permis d’atténuer les tensions dans plusieurs processus électoraux.
Lors de la présidentielle de 2010, par exemple, les partenaires au développement avaient insisté auprès des pouvoirs publics pour impliquer les organisations de la société civile.
La Convention de la société civile de Côte d’Ivoire, ainsi que d’autres faîtières engagées sur la thématique de la démocratie, ont alors joué un rôle déterminant dans les différentes étapes du processus électoral.
C’est pourquoi il est indispensable que les acteurs de la société civile soient pleinement associés à la sensibilisation des populations. Leurs actions, constantes et de proximité, inspirent confiance et rassurent les citoyens.
La présidentielle d’octobre 2025 sera cruciale. Les propos et actes de certains acteurs politiques inquiètent déjà la population.
Il est donc urgent que la société civile, engagée dans le processus électoral, intensifie dès maintenant la sensibilisation à la culture de la paix et à la non-violence, gages d’un climat apaisé.
Un plaidoyer devrait être adressé à l’Union européenne, au PNUD et à toutes les institutions internationales impliquées dans la promotion de la démocratie, afin qu’elles apportent un soutien financier et technique aux organisations de la société civile. Cela permettrait de renforcer notre jeune démocratie et la stabilité politique grâce à des campagnes de sensibilisation accrues, notamment auprès des militants politiques, pour éviter les dérives constatées lors des crises électorales de 2010 et de 2020.
La société civile ivoirienne gagnerait également à s’inspirer de l’engagement citoyen observé dans certains pays, où la contribution active des populations a permis de promouvoir la cohésion sociale et de garantir des élections démocratiques acceptées par tous les acteurs politiques, avec une alternance pacifique du pouvoir.
Nos acteurs de la société civile doivent, comme un seul homme, unir leurs forces pour impulser cette dynamique auprès des leaders politiques, afin de garantir une élection présidentielle qui tourne définitivement la page des violences et des destructions passées.
Analyste politique
ADOU Evariste
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