La Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro accueille, du 26 au 28 août 2025, un camp de jeunes acteurs communautaires et de la société civile. Organisé par Interpeace (organisation internationale pour la consolidation de la paix) en partenariat avec l’Union européenne, Indigo Côte d’Ivoire et l’Institut Seed, ce programme s’inscrit dans le cadre du projet Prevel, destiné à renforcer les mécanismes communautaires de veille préventive et de réponse rapide aux violences électorales. L’initiative bénéficie également du soutien de l’Union africaine et de son Jeune Ambassadeur pour l’Afrique de l’Ouest.
Former des acteurs de paix
Pendant trois jours, cinquante jeunes leaders venus de quatorze districts du pays renforcent leurs compétences sur plusieurs thématiques : prévention des conflits, communication citoyenne, lutte contre la désinformation et gouvernance démocratique. À l’issue du camp, ils seront appelés à relayer les acquis dans leurs communautés à travers des actions de sensibilisation et des mécanismes d’alerte précoce. « La jeunesse peut être à la fois acteur de paix ou vecteur de tensions, selon l’encadrement et la sensibilisation auxquels elle est exposée », expliquent les organisateurs. L’ambition est de faire de ces jeunes des agents de cohésion sociale capables d’agir avant, pendant et après les échéances électorales. Pour Cheick Fayçal Traoré, conseiller politique régional d’Afrique de l’Ouest d’Interpeace, la jeunesse ivoirienne doit être au centre du processus de paix. « Investir dans la jeunesse, c’est investir dans la paix. Sans les jeunes, aucune société ne peut bâtir une paix durable ni construire un développement solide », a-t-il fait savoir.
Rappelant qu’une étude a révélé qu’un jeune sur dix en Côte d’Ivoire présente une propension élevée à la violence, il a exhorté les participants à transformer cette énergie en force positive. Selon lui, la paix n’est pas un événement exceptionnel, mais un effort quotidien : « La paix commence par un sourire, mais elle exige surtout un engagement collectif et constant », a-t-il ajouté.
L’appel des autorités locales
Au nom du préfet de région, Kouakou Aya Béatrice, premier secrétaire général de la préfecture de Yamoussoukro, a salué cette initiative et appelé les participants à assumer pleinement leur rôle : « Notre pays a connu des vagues de violences électorales ayant causé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts. Vous représentez une frange essentielle de la population. À travers cette formation, vous devenez des acteurs de la préservation de la paix et de la cohésion sociale », a-t-elle souligné.
Il convient de rappeler que cette démarche s’inscrit dans l’agenda « Jeunes, Paix et Sécurité » des Nations Unies et réaffirme que les jeunes ne sont pas seulement des bénéficiaires, mais aussi des partenaires incontournables pour la stabilité du pays.
Harry Diallo, depuis Yamoussoukro
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