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L’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT), en collaboration avec ses partenaires, a présenté les résultats de plusieurs recherches à travers son Institut de Recherche Stratégique (IRS), lors d’une conférence de restitution tenue dans un hôtel à Cocody, Abidjan.
Au cours de la cérémonie, Joseph Kouamé Allah, directeur général de l’Académie, a exprimé toute sa satisfaction. Il a rappelé que l’Académie avait été conçue pour appréhender la menace terroriste sous toutes ses formes, en s’appuyant sur trois piliers complémentaires à savoir la formation des cadres, l’engagement opérationnel et la réflexion stratégique.
L’événement, selon lui, visait à restituer trois études menées par l’IRS. Il a insisté sur l’évolution préoccupante du terrorisme, qui s’adapte continuellement aux ressources humaines, financières et aux techniques de combat. Une des études s’intéresse à la participation des femmes dans les organisations terroristes, mettant en évidence la diversité de leurs motivations et le développement de leur expertise au sein de ces groupes. Une autre porte sur la situation sécuritaire du nord de la Côte d’Ivoire, en lien avec la criminalité et l’extrémisme. Bien que la menace y soit globalement maîtrisée, certains défis subsistent.
Joseph Kouamé Allah a souligné la nécessité de fonder les décisions politiques sur des données réelles et documentées. Il a salué la montée en puissance de l’IRS, en tant que réponse stratégique face aux menaces croissantes, et a annoncé la tenue, fin juin 2025 à Abidjan, du premier Salon africain des solutions au terrorisme, sous la présidence du Ministre d’État, ministre de la Défense de la République de Côte d’Ivoire. Il a conclu en remerciant l’État d’Australie, la Confédération suisse, ainsi que l’Union européenne, cette dernière ayant apporté un financement de 600 000 euros (environ 393 millions de FCFA) en soutien à l’IRS.
De son côté, Martina Borovac Pecarevic, cheffe du service politique de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que la lutte contre le terrorisme transrégional était une priorité de l’UE. Elle a mentionné plusieurs projets tels que SECORCI, SECUNORD et DEFEND dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui illustrent une approche holistique de la sécurité. Depuis 2022, l’UE soutient le renforcement de l’AILCT avec un projet de 10 millions d’euros (environ 6,5 milliards de FCFA), visant à développer l’école interministérielle du contre-terrorisme et à appuyer l’IRS. Elle a cité plusieurs initiatives concrètes : conférence à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo, formation de jeunes leaders à Jacqueville, appui à la rentrée académique de l’AILCT et formation de guides religieux à Korhogo. En avril dernier, un séminaire sur la lutte contre la propagande djihadiste et son impact sur la jeunesse s’est tenu à l’Université Félix Houphouët-Boigny.
Léo Trembley, chef de mission adjoint à l’ambassade de Suisse, a pour sa part souligné l’importance de la collaboration avec l’AILCT. Il a rappelé que la Suisse, reconnue pour sa neutralité, ne participait pas aux conflits armés mais œuvrait pour la paix et la sécurité. Il a insisté sur le fait que la neutralité n’était pas synonyme d’indifférence, et que la Suisse, comme de nombreux pays, était préoccupée par la détérioration de la situation au Sahel et la recrudescence des attentats dans les pays voisins de la Côte d’Ivoire. Il a salué l’initiative de l’AILCT d’installer un centre régional d’expertise à Abidjan, et précisé que la Suisse avait financé la production de deux études de l’IRS. Il a exprimé le souhait de continuer à soutenir cette dynamique, estimant que de nombreux autres sujets méritaient d’être abordés.
Olivier Dion avec Gérard Batoua
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