10:20 pm - 1 août, 2025

À quelques mois des élections présidentielles, de multiples initiatives de lutte contre la désinformation se multiplient dans tout le pays. Malgré les risques accrus d’ingérences informationnelles, la Côte d’Ivoire améliore ses compétences et sa résilience face aux fake-news.
Ce n’est pas nouveau, la désinformation est devenue une menace majeure pour la stabilité politique et sociale en Afrique de l’Ouest, notamment en période électorale. En Côte d’Ivoire, plusieurs initiatives sont élaborées pour lutter contre ce fléau.

Conscient des dangers que représentent les fausses informations, le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), a créé Ivoirecheck, une plate-forme de fact-checking membre de l’Alliance Africaine de Fact-Checking (AFCA), s’engage à vérifier les informations et fournir des faits précis. De plus, le gouvernement ivoirien a lancé la campagne nationale #EnLigneTousResponsables pour sensibiliser la population aux dangers de l’environnement numérique. Cette initiative vise à renforcer la vigilance des utilisateurs d’Internet et à mettre en place des actions concrètes pour sécuriser l’espace numérique du pays.

En plus de ces initiatives, plusieurs ONG locales jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public. Par exemple, l’ONG Communication et Citoyenneté (ComCit) mène une vaste campagne de sensibilisation pour prévenir les dérives liées à la circulation incontrôlée de fausses informations sur les réseaux sociaux. L’organisation appelle à la vigilance de tous les acteurs du numérique et rappelle que la paix sociale repose aussi sur la qualité des débats publics.
Les médias prennent également très au sérieux cette menace. C’est pourquoi, le REPPRELCI, a par exemple mis en œuvre le projet 3RC. Ce projet vise à former les journalistes et les leaders communautaires pour qu’ils puissent détecter et contrer les fausses informations.
Le ministère de la Communication, a également initié un projet visant à former 240 journalistes sur les techniques de fact-checking et d’éducation aux médias. Cette formation, dispensée dans plusieurs villes du pays, vise à renforcer les capacités des professionnels des médias face aux dérives informationnelles.

La menace informationnelle en Côte d’Ivoire

Bien que louables, ces efforts ne sont pas anodins. À l’approche des élections présidentielles qui se tiendront en octobre prochain, le gouvernement ivoirien craint des tentatives d’ingérence en provenance de puissances extérieures. La Russie, en particulier, a été impliquée dans plusieurs campagnes de désinformation visant à déstabiliser les gouvernements africains.
Une étude d’African Center Strategic Studies, a révélé que les campagnes de désinformation visant à manipuler les systèmes d’information africains ont quasiment quadruplé depuis 2022. Selon ce rapport, les groupes russes Wagner et Africa Corps sont les principaux vecteurs de 80 campagnes de désinformation, ayant touché plusieurs millions d’utilisateurs, en utilisant des dizaines de fausses pages et de faux messages. À noter que ce rapport est paru en avril 2024, ce qui indique que le nombre d’attaques informationnelles a depuis encore augmenté. Quoi qu’il en soit, la menace est présente pour la Côte d’Ivoire. Ces campagnes de désinformation visent à discréditer les autorités électorales et les processus de vote, créant ainsi un climat de méfiance et d’instabilité.
Elles visent également à justifier des coups d’État militaires et à promouvoir le besoin d’hommes forts pour faire face aux menaces et à l’insécurité. En Côte d’Ivoire, les tensions politiques et les débats autour de l’« ivoirité » créent un contexte fragile avant les élections présidentielles. Dans ce climat, la désinformation peut facilement enflammer les passions et provoquer des conflits intercommunautaires.

En prévention, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour anticiper et contrer ces tentatives de manipulation. L’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI-CI), met en œuvre plusieurs initiatives, comme l’exercice Flintlock, pour identifier et sanctionner les auteurs des fake-news. Ces efforts montrent que la Côte d’Ivoire est déterminée à protéger son intégrité informationnelle et à préserver sa stabilité politique.
Ainsi, la lutte contre la désinformation est le premier rempart pour protéger la démocratie et la cohésion sociale ivoirienne. Les initiatives mises en place par le gouvernement et les ONG locales sont essentielles pour sensibiliser le public aux dangers de la désinformation et renforcer la résilience des communautés face à ces menaces. Cependant, les citoyens doivent rester vigilants et bien informés pour contrer les tentatives d’ingérence informationnelle, notamment celles venues de l’étranger. C’est pourquoi, les investissements dans l’éducation aux médias et à l’information, doivent raisonnablement persister, pour garantir un climat électoral apaisé et une démocratie solide.

Constantine



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