Face à des militants du FPI à Gagnoa, Issiaka Sangaré a déclaré qu’en adhérant aujourd’hui à CAP-Côte d’Ivoire, Affi Guessan navigue à vue.
« Ce n’est même pas courageux de la part d’Affi N’Guessan de dire qu’il a dénoncé le partenariat politique avec le RHDP. En réalité, ce partenariat continue d’exister. Il n’est donc pas logique de dire qu’il est rompu. De plus, il s’agit d’une dénonciation unilatérale». Ces mots sont ceux de Issiaka Sangaré, le président du Comité stratégique du courant Démocratie et Valeurs du Front populaire ivoirien (FPI). Il s’exprimait au Foyer polyvalent de Gagnoa, où il a rencontré, le samedi 29 mars 2025, des militants du parti venus de la région du Gôh et du département d’Oumé. L’objectif de Issiaka Sangaré et des membres de sa délégation était d’expliquer aux militants et sympathisants les raisons de la rupture de banc entre Affi N’Guessan, le président du parti, et eux. Selon Issiaka Sangaré, en signant le partenariat avec le RHDP le 2 mai 2023, le FPI a évité une situation d’isolement politique que lui aurait réservée l’alliance avec les autres partis d’opposition, écrasés par le PDCI-RDA et le PPA-CI.
[ « Au contraire, le partenariat nous a permis d’exister pendant un certain temps. » ]
Pour lui, il était vital pour le parti de s’associer à un autre parti politique, même s’il ne partage pas la même vision politique. Selon lui, le bien-être des populations n’a pas de couleur politique, tout comme la promotion de l’idéal de paix et de cohésion. « Quand certains disent aujourd’hui que c’est le partenariat qui nous a affaibli, je dis que ce n’est pas vrai. Affi N’Guessan ne peut pas dire que le partenariat nous a affaibli. Au contraire, le partenariat nous a permis d’exister pendant un moment donné. Au sein de notre délégation ce jour-là, il y a deux adjoints au maire et des conseillers. C’est le fruit du partenariat, et ce n’est pas rien. Grâce à ce partenariat, nous avons pu nous afficher », a déclaré Issiaka Sangaré aux militants. Pour lui, les fruits de ce partenariat ont permis à de nombreux cadres militants, nommés à des postes de responsabilité, d’acquérir une certaine expérience et des compétences dans la gouvernance ainsi que dans la gestion des hommes et des circonscriptions. Cela leur a permis de se distinguer et même d’ouvrir certaines brèches sociales pour les militants. « Un parti politique recherche, certes, la conquête du pouvoir d’État pour appliquer son programme de gouvernement. Mais si, dans l’intervalle, il peut se doter de stratégies et d’approches tactiques qui lui permettent de se mettre en avant, ce n’est pas une mauvaise chose », a-t-il conclu.
[ « En adhérant aujourd’hui à CAP-Côte d’Ivoire, Affi Guessan démontre qu’il navigue à vue » ]
Étaient présents à cette rencontre des responsables locaux du FPI venus s’informer sur la situation au sein du parti, mais également des cadres et militants du RHDP, venus apporter leur soutien au partenariat. Issiaka Sangaré a dénoncé l’adhésion du FPI à la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-Côte d’Ivoire), mise en place par des partis de l’opposition, avec à leur tête le Pdci-Rda. « Cela veut certainement dire que le président Laurent Gbagbo n’est nullement intéressé par lui. Aujourd’hui, de guerre lasse, il se retrouve dans CAP-Côte d’Ivoire. Comment peut-on naviguer ainsi à vue, sans objectif ? Un parti politique ne peut pas fonctionner sans stratégie. La preuve qu’Affi Guessan n’a pas un objectif clairement défini. Il n’a pas de stratégie gagnante. Donc, ceux qui le suivent se retrouvent dans une sorte de désert à végéter, en cherchant des solutions pour occuper les gens. De notre côté, nous ne sommes qu’un courant dans le parti. Mais nous faisons des tournées depuis quatre mois. Nous parlons aux populations, et celles-ci nous écoutent. Affi Guessan était dans une zone de confort d’où il a été sorti, et il est maintenant dans un environnement d’insécurité », a déclaré Issiaka Sangaré.
Il a appelé les militants à rester à l’écoute du courant Démocratie et Valeurs, qui leur dira, dans les mois à venir, quelle posture adopter au moment de la Présidentielle d’octobre 2025.
Jean-Hubert Koffo
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