Abidjan, le 29 avril 2025
Madame la Bâtonnière,
En tant que citoyen attaché au respect des institutions, je me permets de vous adresser cette lettre ouverte pour exprimer une profonde préoccupation face à la posture publique adoptée par certains avocats, à l’occasion de la décision judiciaire relative à la radiation de M. Tidjane Thiam des listes électorales.
Plutôt que d’emprunter les voies de recours prévues par la loi, ces avocats se sont lancés dans une contestation médiatique, tenant des propos tendancieux et déstabilisants à l’encontre d’une décision de justice.
Pire, la manière dont ils ont présenté leur argumentaire, en présence de militants politiques, tend à désigner la magistrate ayant rendu la décision comme cible d’une vindicte partisane (je vous informe que la brutalisation du discours politique n’est plus à démontrer, c’est un fait récurrent).
Un tel comportement est de nature à fragiliser l’autorité judiciaire, à exposer des magistrats à des pressions inacceptables, et à nuire à l’image même de la profession d’avocat, censée défendre le droit dans la dignité et la retenue.
Je vous exhorte, Madame la Bâtonnière, à faire entendre la voix de l’Ordre face à ces dérives, en rappelant les principes déontologiques qui encadrent la profession et en agissant, le cas échéant, avec la fermeté requise. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous rappeler que des sanctions disciplinaires et administratives sont prévues par vos textes à cet effet, Il y va de la crédibilité de la justice, mais aussi de la noblesse de votre mission.
Votre silence, tout comme celui de votre organisation, sera interprété comme une complicité, faites en sorte qu’il n’en soit pas ainsi, car il est encore temps.
Veuillez agréer, Madame la Bâtonnière, l’expression de ma considération respectueuse.
[Yeo D. Moustapha]
Citoyen ivoirien
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