Par la montée en puissance et en compétences de son armée de l’air, la Côte d’Ivoire prétendra bientôt au titre de leader du ciel en Afrique de l’Ouest. Point sur la situation.
De la défense à la dissuasion, en 2025 Abidjan muscle ses ailes. Selon le dernier classement de Global Firepower (GFP), la Côte d’Ivoire est aujourd’hui la deuxième puissance militaire en Afrique de l’Ouest. Depuis quelques années, c’est donc tout logiquement au tour de son aviation de défense de se moderniser. L’année passée, le ministère de la Défense y alloue environ 100 millions de dollars. À ce jour, parmi les nouvelles acquisitions du pays, il serait désormais possible de mentionner des hélicoptères de transport, des équipements de surveillance et des drones d’observation, dont le modèle DelairTD26. Dans la continuité de sa démarche, Abidjan envisagerait aujourd’hui de s’équiper de Mirages 2000, avions de chasse multi-rôles.
Aux nombreuses formations accompagnant ces acquisitions de choix, le pays associe un recrutement massif, dans le cadre de cette montée en puissance. Depuis 2023, environ 2 000 nouveaux postes de soldats de l’air ont été ouverts, soit une augmentation remarquable de l’effectif consacré, de plus de 40 %.
Le pays espère ainsi mettre en place une armée de l’air d’élite pour sécuriser la sous-région. Pour rappel, la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest demeure préoccupante. Malgré une réorganisation des alliances militaires sur place, les violences persistent, en particulier dans les zones frontalières. Les pays du Sahel central restent parmi les dix nations les plus touchées par le terrorisme, selon l’Indice mondial du terrorisme de 2024. En préventif, l’année passée le ministère de la Défense ivoirien insistait d’ailleurs sur « la nécessité de renforcer la surveillance aérienne » et de « préparer une réponse rapide face à toute tentative d’intrusion ».
Quelle méthode pour une armée de l’air souveraine ?
Pas de montée en puissance souveraine sans montée en compétences des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI). Modernisation d’équipements, renforcement d’infrastructures militaires, mais aussi formations et forte professionnalisation du personnel… Pour tirer parti des nombreuses réformes et investissements dans le secteur, l’approche évolutive de la formation s’avère indispensable. Du moins, c’est le pari de la Côte d’Ivoire, afin de constituer l’élite du ciel ouest-africain, horizon 2030.
Pour ce développement de savoir-faire locaux, elle se base notamment sur des collaborations internationales fructueuses. Tout récemment, Abidjan s’est ainsi distingué lors de l’édition 2025 d’un exercice historique avec la France, par ses capacités à coordonner des missions, à déployer des technologies de renseignement moderne, comme à improviser sur place.
Les difficultés rencontrées par d’autres pays de la région illustrent l’importance de ce sujet, malgré un investissement conséquent dans leurs aviations militaires respectives. Le Mali fait, lui, face à des défis dans la formation de ses pilotes, malgré l’acquisition récente d’avions d’attaque léger, d’hélicoptères et de drones. De la même façon, le Burkina Faso dépend encore largement de techniciens étrangers. En ce sens, par ses méthodes et partenaires choisis la Côte d’Ivoire se préserve intelligemment du manque d’autonomie opérationnel constaté chez ses voisins.
Constantine
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