« Nous suggérons d’organiser en urgence une nouvelle Convention de désignation du candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle le 25 octobre 2025, suite au 9e Congrès Extraordinaire Électif du 14 mai 2025 qui a consacré le plébiscite du Président à 99,6 %. Nous appelons à convoquer, dans les plus brefs délais, et dans le respect des statuts, des assises extraordinaires, notamment un Bureau Politique de clarification et de préparation de la Convention de désignation du Candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle d’octobre 2025. »
Cette exigence émane d’un groupe de militants du PDCI-RDA. Réunis au sein du Groupe Initiative pour la réconciliation et la sauvegarde du PDCI-RDA (IRS PDCI-RDA), ces militants ont lancé cet appel et plusieurs autres, dans une déclaration lue le lundi 18 août 2025 à Abidjan. Soit, à deux mois de l’élection présidentielle. « Cela permet de tenir compte à la fois des exigences statutaires du Parti et de la période de dépôt des candidatures à la Commission Électorale Indépendante (CEI), qui se situe entre le 25 juillet 2025 et le 26 août 2025 inclus. (…) Les défis qui se présentent à nous sont immenses. Notre détermination l’est tout autant ! En dépit de toutes les incertitudes actuelles, nous portons une vision d’espoir et de renouveau pour le PDCI-RDA. Cette Déclaration, loin d’être une simple énumération d’idées, se veut une feuille de route essentielle pour sortir de l’immobilisme et répondre aux attentes légitimes de nos Militants et Sympathisants. Le temps de l’hésitation est révolu ; celui de l’action et de la transformation a sonné. Nous devons être prêts à prendre nos responsabilités et à mener le combat du changement, indispensable pour l’avenir du PDCI-RDA », ont souligné ces militants qui se sont présentés comme membres de l’ex-Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI), membres de la Coordination des cadres du PDCI-RDA. Selon eux, leur intervention vise à interpeller les responsables du parti sur des dysfonctionnements récurrents qui minent son action et ternissent son image. Ils ont condamné l’incertitude qui plane sur la participation effective du PDCI-RDA à l’élection présidentielle d’octobre 2025, suite à la radiation de la liste électorale définitive de Tidjane Thiam, le candidat désigné par le parti. Pour eux, cela décourage les militants et les sympathisants, entraînant une baisse de leur engagement, voire leur départ vers d’autres formations politiques. « La non-participation du PDCI-RDA à l’élection présidentielle d’octobre 2025, après ses absences aux élections de 2000, 2015 et 2020, quelles qu’en soient les raisons, constitue un risque majeur, en ce qu’elle met en péril la vie et la survie du parti », dénoncent-ils. Entre autres dysfonctionnements, ils citent une absence de vision claire et de stratégie cohérente. « Le Parti navigue à vue, sans feuille de route claire ni objectifs définis, déployés et connus des Militants. Cela donne l’impression d’avancer sans boussole, en réagissant plutôt qu’en anticipant. Cette imprécision nous rend vulnérables, inefficaces face aux défis actuels, aux enjeux politiques et sociaux du moment. Par exemple, le fonctionnement du PDCI-RDA laisse entrevoir qu’il n’a pas une vision normalisée écrite, comportant des axes stratégiques clairs, qui soient communiqués, déployés et partagés avec l’ensemble des Militants et nos concitoyens, la multiplicité des improvisations au niveau des activités du Parti, l’exil voilé du Président, les arrestations des Présidents des organisations de la Jeunesse du PDCI, ainsi que les membres de leurs Bureaux pour un oui ou pour un non, la menace d’arrestation qui pèse à tout moment sur les Élus et cadres du Parti, etc. », mentionnent ces militants dans la déclaration. Ils dénoncent aussi un non-respect de certaines dispositions statutaires et réglementaires, des pratiques internes qui étouffent la démocratie, une opacité dans la gestion du parti, une absence de transparence et de bonne gouvernance, un éloignement de la base et des réalités du terrain, une communication opaque et inefficace dans le parti ou encore, des incidents politiques et controverses répétés.
Jean-Hubert Koffo
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