La Côte d’Ivoire s’apprête à franchir un cap stratégique dans la structuration de son secteur aurifère. À l’occasion de la clôture de l’atelier national sur la petite mine, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a annoncé la création prochaine d’une usine d’affinage d’or, une première dans le pays.
« D’ici la fin de l’année, nous allons lancer un projet de création d’une société d’affinage d’or », a déclaré le ministre.
Ce projet, jugé à fort potentiel économique, vise à renforcer le rôle du comptoir national de l’or et à mieux capter les richesses issues de la filière.
« C’est l’aval qui commande l’amont », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de la transformation locale pour améliorer la traçabilité et la certification de l’or ivoirien, selon des normes sociales et environnementales strictes.
Cette annonce a été faite à l’issue d’un atelier de trois jours à Abidjan, centré sur la thématique : « Quelle contribution de la petite mine au développement du secteur minier en Côte d’Ivoire ? ».
Cette rencontre stratégique a réuni experts, opérateurs, représentants de l’artisanat minier, institutions publiques et universitaires, dans le but de formaliser et valoriser l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE).
Les participants ont travaillé autour de cinq axes majeurs, notamment la contribution de l’EMAPE à l’économie nationale, le développement durable dans les zones d’exploitation, la simplification des procédures, les politiques d’encadrement, et le rôle de la petite mine dans le tissu social et rural.
À l’issue des travaux, le ministre a salué la qualité des échanges et assuré que les recommandations « ne resteront pas dans les tiroirs ». Il a annoncé la création d’un comité de suivi pour piloter une feuille de route concrète.
Du côté des acteurs du terrain, l’annonce a été accueillie avec satisfaction. Eugène Malan, président d’Eburnie Gold Field, a salué cette initiative inédite.
« C’est une première. L’EMAPE est enfin prise en compte dans l’agenda de l’administration. La traçabilité de l’or devient notre cheval de bataille », a-t-il déclaré, en réaffirmant l’engagement des artisans miniers à soutenir les réformes à venir.
Cette dynamique s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation et de formalisation du secteur minier ivoirien, avec une attention particulière portée sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux. La future usine d’affinage d’or pourrait ainsi devenir un levier clé de transformation pour toute la filière aurifère du pays.
Wassimagnon
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