Les acteurs du secteur énergétique ouest-africain sont réunis à compter de ce lundi 5 mai jusuq’au 6 mai 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion d’un atelier régional de haut niveau initié par le Centre Ouest Africain de Service Scientifique sur le Changement Climatique et l’Utilisation Adaptée des Terres (WASCAL), avec l’appui du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF). Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre du projet PV2H, qui vise à optimiser l’exploitation de l’énergie solaire pour la production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest.
L’événement fait suite au premier atelier régional organisé à Ouagadougou en mai 2024, qui avait souligné la nécessité urgente de créer une plateforme de collaboration entre les opérateurs de centrales solaires à grande échelle.
À Abidjan, l’objectif est désormais clair, établir les bases concrètes de cette plateforme régionale en définissant sa structure, ses fonctions et sa feuille de route de mise en œuvre.
Face aux défis techniques, environnementaux et opérationnels que rencontrent les exploitants de grandes centrales solaires, cette plateforme vise à devenir un cadre collaboratif inédit pour, le partage d’expériences et de bonnes pratiques, le renforcement des capacités, la diffusion des connaissances, la coordination de projets régionaux, et la promotion de l’innovation technologique dans le domaine du solaire et de l’hydrogène vert.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Moussa Dosso, Directeur de l’Énergie renouvelable au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire, représentant le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly.
Il a salué l’initiative comme une réponse concrète aux besoins croissants d’énergie propre dans une région au potentiel solaire estimé à 25 000 MW. Il a insisté sur l’importance d’une coopération régionale renforcée pour accélérer la transition énergétique et améliorer la résilience face aux effets du changement climatique.
Dans son discours, Pr Emmanuel Wendsongré Ramde, Directeur exécutif de WASCAL, a rappelé l’engagement de l’institution à fournir des solutions innovantes face à la crise climatique. Fort de ses 17 programmes de formation et d’un réseau de 60 stations météorologiques automatiques, WASCAL travaille depuis plus d’une décennie à la formation de jeunes scientifiques, au développement de projets pilotes et à la production de données utiles à la décision publique. Le projet PV2H, selon lui, marque une nouvelle étape vers une intégration réussie de l’hydrogène vert dans les systèmes énergétiques ouest-africains.
Christoph Rovekamp, représentant du BMBF, a exprimé sa gratitude au gouvernement ivoirien pour son accueil, tout en soulignant l’importance stratégique de la science et de la coopération internationale dans le développement des énergies renouvelables. Il a rappelé que seulement 2 % des investissements mondiaux dans les renouvelables vont aujourd’hui à l’Afrique, un chiffre qui doit impérativement changer.
« L’Afrique de l’Ouest a un rôle crucial à jouer dans la transition énergétique mondiale. Le projet PV2H, avec sa dimension scientifique, technologique et régionale, en est la preuve concrète », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’impliquer le secteur privé et de créer un environnement réglementaire favorable.
Le projet PV2H explore les possibilités de produire de l’hydrogène vert à partir de l’énergie solaire dans des conditions climatiques spécifiques à l’Afrique de l’Ouest. L’hydrogène vert apparaît comme une solution prometteuse pour stocker l’énergie renouvelable, décarboniser les industries, et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
WASCAL, à travers ce projet, vise non seulement à renforcer les capacités scientifiques et techniques régionales, mais aussi à mobiliser des investissements pour faire de l’Afrique de l’Ouest un hub énergétique vert.
Au terme de cet atelier de deux jours, les participants – opérateurs de centrales solaires, chercheurs, représentants institutionnels et partenaires financiers – s’accorderont sur un terme de référence (TDR) et une feuille de route pour la mise en œuvre de la plateforme. Celle-ci devra prendre une forme concrète (site web, application, groupe de travail) et être animée par une gouvernance claire.
Avec l’impulsion du projet PV2H, l’Afrique de l’Ouest se dote des outils pour construire une transition énergétique régionale ambitieuse, inclusive et durable.
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