Le débat sur le parrainage citoyen pour les élections présidentielles en Côte d’Ivoire refait surface avec une nouvelle intensité. Jacob Mamadou Coulibaly, leader de l’Alliance pour la Démocratie et la Paix, a saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour contester cette mesure. Selon lui, ce mécanisme constitue un obstacle à une candidature libre et équitable.
Instauré comme condition préalable à la validation des candidatures, le parrainage citoyen impose aux aspirants à la magistrature suprême de recueillir les signatures d’au moins 1 % des électeurs dans 50 % des districts et régions du pays.
Lors de l’adoption initiale de cette disposition, la Côte d’Ivoire ne comptait que deux districts : Abidjan et Yamoussoukro. Cependant, avec la réforme administrative, ce chiffre est passé à 14 districts et 31 régions, complexifiant de fait la tâche pour les candidats.
Lors d’un échange avec la presse à l’issue du Conseil des ministres tenu ce mercredi au palais présidentiel, Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a précisé qu’un amendement récent est venu clarifier la portée de cette exigence. Il a indiqué que seuls les deux districts autonomes — Abidjan et Yamoussoukro — sont pris en compte aux côtés des 31 régions. Ainsi, le seuil de 50 % doit être atteint parmi les 31 régions, et non l’ensemble des 14 districts, ce qui permet une application plus réaliste de la loi.
Face à la plainte déposée par M. Coulibaly, les autorités ivoiriennes se montrent réservées. Amadou Coulibaly, réagissant à la démarche du leader politique, a estimé que cette contestation n’était « pas opportune » et que « le parrainage citoyen permet de renforcer la base démocratique de cette élection en assurant une certaine crédibilité électorale aux candidats ».
Tout en reconnaissant le droit de tout citoyen à saisir la justice s’il estime ses droits lésés, le porte-parole du gouvernement défend fermement cette mesure, la qualifiant de « gage de maturité démocratique ».
Cette affaire, désormais portée à l’échelle régionale, pourrait bien raviver les discussions autour des conditions d’éligibilité en Côte d’Ivoire, à l’approche des prochaines élections présidentielles.
Wassimagnon
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