Les femmes actives dans la filière café-cacao ont franchi un pas historique en exprimant, ce jeudi à Abidjan, leur volonté de participer pleinement à l’organisation de l’Interprofession Agricole du Café-Cacao (OIA).Â
Regroupées au sein d’un collectif de productrices, transformatrices, commerçantes, coopératives et autres actrices clés de la chaîne, présidé par Kissiédou Adèle, elles ont exigé l’instauration d’un quota de 30 % de représentativité féminine à tous les niveaux de décision.
La déclaration officielle a été lue par Doumbia Assata épouse Fanny, productrice et Secrétaire porte-parole de la plateforme. Dans son discours, elle a fermement souligné l’engagement des femmes dans cette filière stratégique pour l’économie ivoirienne, tout en dénonçant leur sous-représentation dans les sphères décisionnelles :
« Depuis toujours, les femmes sont présentes à toutes les étapes de la chaîne de valeur – de la culture des cacaoyers à la transformation du produit. Mais lorsqu’il s’agit de décider, nous ne sommes ni vues, ni entendues. Cela ne peut plus durer », a-t-elle déclaré.
Les femmes représentent plus de 80 % des acteurs actifs dans la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Elles contribuent à la gestion des exploitations, au séchage, au tri, à la commercialisation, et participent de plus en plus aux activités de transformation artisanale ou industrielle. Pourtant, leur présence dans les instances de gouvernance reste marginale.
Cette situation, selon le collectif, constitue un frein au développement durable et inclusif de la filière. Le manque de représentativité féminine empêche la prise en compte des réalités du terrain et limite l’efficacité des politiques agricoles.
Les femmes réunies ce 17 avril 2025 demandent expressément, l’intégration formelle des femmes dans toutes les instances de gouvernance de l’OIA, un quota minimum de 30 % de représentativité féminine dans les conseils d’administration, en accord avec la politique gouvernementale du genre, la mise en place de programmes de renforcement des capacités et d’autonomisation pour accompagner la participation effective des femmes et la reconnaissance officielle du rôle stratégique des femmes dans la durabilité de la filière café-cacao.
« Nous ne demandons pas une faveur, mais la reconnaissance d’un droit. Nous voulons co-décider de notre avenir dans cette filière qui ne peut prospérer sans nous. L’avenir du cacao ivoirien doit être équitable, durable et inclusif. » a insisté Doumbia Assata.
Le collectif a envoyé des copies de sa déclaration au Ministère de l’Agriculture, au Conseil du Café-Cacao, aux organisations professionnelles de la filière, ainsi qu’à l’Union européenne, partenaire stratégique du secteur.
Le but est de susciter une réponse concrète et rapide, afin que l’interprofession agricole actuellement en construction intègre dès le départ des mécanismes de représentativité équitables.
Ce mouvement de revendication marque une étape importante dans la lutte pour l’égalité des genres dans le secteur agricole ivoirien. Le collectif entend poursuivre ses actions jusqu’à l’obtention de résultats concrets.
Il appelle également les femmes de toutes les régions productrices à se mobiliser et à faire entendre leurs voix.
Wassimagnon
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