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En réponse aux défis persistants liés à la mortalité maternelle, néonatale et infantile, la Côte d’Ivoire a officiellement lancé, ce jeudi 24 avril 2025 à Abidjan, la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de son Plan de Passage à Grande Échelle (PAGE) visant l’intégration des services de planification familiale du post-partum (PFPP), de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI), ainsi que de nutrition.
Avec ce top départ, la Côte d’Ivoire engage une étape décisive dans l’amélioration durable du système de santé, avec une ambition claire. Celle de garantir à chaque femme, chaque enfant, chaque adolescent, un accès équitable et de qualité à des soins intégrés tout au long du cycle de vie.
Le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, rappelant les progrès notables, reconnaît tout de même que les défis en matière de santé maternelle et infantile demeurent importants. En se référant aux données de l’Enquête Démographique et de Santé de 2021, il relève que le ratio de mortalité maternelle a reculé de 614 à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes, tandis que la mortalité néonatale est passée de 38 à 30 pour 1 000 naissances. Des améliorations, certes, mais encore en deçà des objectifs fixés dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD).
« L’intégration des services maternels, infantiles et de nutrition constitue désormais une orientation stratégique incontournable », a déclaré le ministre, invitant les partenaires techniques et financiers, la société civile, le secteur privé et les collectivités territoriales à s’approprier cette initiative. Il a également salué la collaboration avec l’IntraHealth International pour l’élaboration de ce plan ambitieux et le groupe technique de travail mis en place pour piloter ce programme.
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Bien avant Pierre Dimba, au nom de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Fatima Tall, représentante du Dr Lucien Manga, a réaffirmé le soutien de l’organisation à cette approche intégrée. « La santé sexuelle et reproductive, la planification familiale et la nutrition ne doivent plus être considérées comme des interventions isolées. Leur intégration est une priorité stratégique », a-t-elle affirmé. Elle a rappelé que le modèle recommandé par l’OMS pour l’intégration des soins vise à réduire les occasions manquées et à offrir des soins de qualité, du centre communautaire jusqu’à l’hôpital de référence.
Le Plan PAGE, adopté en 2023, s’inscrit dans cette dynamique et propose une réponse systémique aux besoins des populations les plus vulnérables. Il prévoit notamment la gratuité des contraceptifs, la disponibilité des médicaments pour la prise en charge des hémorragies du post-partum et des troubles hypertensifs, ainsi que l’intensification des soins néonatals, dont l’intégration de l’unité mère-kangourou dans les établissements de santé.
Le lancement du plan a également été marqué par la signature d’une charte d’engagement par les parties prenantes. Responsables gouvernementaux, représentants de la société civile, du secteur privé, des organisations internationales, clubs services et fondations se sont engagés à entreprendre des actions concrètes à court, moyen et long terme. Parmi les engagements phares : la formation du personnel de santé, la mise à niveau des structures sanitaires, l’offre de soins adaptés aux besoins des populations, et la coordination renforcée entre tous les acteurs.
Les signataires de cette charte ont également insisté sur l’importance de mobiliser des ressources domestiques et extérieures pour assurer la pérennité du plan, estimant que sans un financement conséquent, les ambitions de réduction de la mortalité maternelle et infantile resteront lettre morte.
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La représentante de l’Oms, FatimaTall a lancé un appel fort à la mobilisation collective : « Cette mobilisation que nous engageons aujourd’hui est plus qu’une quête de ressources financières. Elle est un appel à la convergence des volontés, des compétences et des engagements pour bâtir un système de santé équitable, durable et efficace. »
La Côte d’Ivoire, à travers cette initiative, entend donner un signal fort à l’échelle régionale et internationale en matière d’amélioration de la santé des femmes, des enfants et des adolescents considérée comme un impératif de développement. Le pays entend désormais s’appuyer sur un réseau d’acteurs engagés pour transformer les ambitions du PAGE en réalité tangible sur le terrain.
Wassimagnon
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