Le couple présidentiel
Le lundi 31 mars 2025, suite à deux posts, vite retirés, de médias français (france 24 et JA, ndlr) une vaste campagne de désinformation visant à semer la confusion et déstabiliser l’opinion publique ivoirienne a éclaté.
L’objectif de cette manipulation médiatique était de diffuser de fausses informations sur la santé du Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Alassane Ouattara, laissant entendre qu’il serait gravement malade, voire décédé.
Cette campagne, menée sur les réseaux sociaux, a pris de l’ampleur au fil des heures, et a suscité des inquiétudes dans le pays et au-delà.
L’opération a débuté le 30 mars 2025 avec la publication de posts sur Facebook par plusieurs activistes. À 16h03, un message publié par Adrien Vabé, un proche du PDCI-RDA, a suggéré l’absence du Président lors des festivités de l’Aïd El Fitr, insinuant une santé préoccupante. À 17h35, Maïmouna Camara, alias La Guêpe, proche du mouvement GPS, a répandu un post alarmant qui évoquait des « mauvaises nouvelles » pour les Ivoiriens.
Le soir, la campagne a pris une tournure plus sérieuse. À 21h59, un cyberactiviste, Souley de Paris, a diffusé une vidéo accréditant la rumeur selon laquelle le Président serait disparu. Peu après, d’autres comptes ont relayé la même information, avec des messages insinuant une disparition suspecte du Président Ouattara.
Le lendemain, le 31 mars 2025, la désinformation a franchi un nouveau cap. À 17h19, le profil Tingin-Biiga, un administrateur d’un groupe d’activistes burkinabés, a publié une fausse capture d’écran attribuée à France 24 annonçant le décès du Président.
D’autres profils, dont Esprit Africain et Ma Patrie Mon Combat, ont relancé la rumeur en partageant une infographie falsifiée, prétendant qu’un média reconnu comme Jeune Afrique avait annoncé le décès d’Alassane Ouattara.
La vague de publications s’est intensifiée entre 20h15 et 22h13, avec des relais réguliers de ces informations alarmistes par des figures proches des partis d’opposition ivoiriens.
Une analyse approfondie de cette campagne a permis d’identifier plusieurs acteurs clés. Les comptes à l’origine de la désinformation sont principalement liés à des militants burkinabés, notamment le profil Tingin-Biiga, et à des cyberactivistes ivoiriens proches de partis politiques d’opposition, comme le PDCI-RDA et le mouvement GPS.
Tingin-Biiga, le primo-diffuseur, a utilisé des éléments visuels falsifiés, tels que des captures d’écrans, pour donner de la crédibilité à la rumeur.
Côte d’Ivoire Ma Patrie, Esprit Africain, Ma Patrie Mon Combat : ces profils ont massivement relayé les rumeurs sur des groupes Facebook et des pages publiques, contribuant à leur propagation rapide.
La Guêpe, Souley de Paris, Adrien Vabé : ces personnalités ivoiriennes ont amplifié la désinformation auprès de leurs communautés, en publiant régulièrement des messages alarmistes.
La stratégie de diffusion reposait principalement sur des manipulations infographiques et l’attribution de fausses informations à des médias réputés tels que France 24 et Jeune Afrique. En recourant à des sources supposées crédibles, les auteurs de cette campagne ont cherché à légitimer la rumeur et à augmenter son impact. L’utilisation de posts et vidéos en ligne a permis une diffusion rapide et massive de la fausse information, amplifiée par le relais incessant de comptes influents.
Face à cette vague de désinformation, les autorités ivoiriennes ont rapidement réagi. L’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) a été mise en alerte, et des actions de surveillance ont été mises en place pour contrer la diffusion de ces fausses nouvelles.
L’ANSSI, conformément à son rôle de gestion des crises de cybersécurité, a intensifié la surveillance des réseaux sociaux et mis en place des mesures pour limiter la propagation de ces rumeurs.
De plus, des démarches ont été entreprises pour identifier et neutraliser les responsables de cette campagne de désinformation. Les autorités ivoiriennes continuent de travailler en étroite collaboration avec des partenaires internationaux pour renforcer la sécurité des informations circulant sur les plateformes numériques.
Cette campagne de désinformation contre la Côte d’Ivoire illustre l’importance cruciale de la cybersécurité dans le maintien de la stabilité politique et sociale. En l’espace de quelques heures, des fausses informations ont failli ébranler l’opinion publique. Toutefois, la réponse rapide des autorités et l’engagement des acteurs de la cybersécurité ont permis de contrer cette tentative de manipulation. Dans un monde de plus en plus connecté, la vigilance face à la désinformation est essentielle pour préserver la vérité et la stabilité des démocraties.
L’ANSSI reste en alerte et continue de surveiller de près les menaces potentielles liées à la cybersécurité, tout en renforçant les efforts de prévention contre de futures campagnes de désinformation.
Wassimagnon
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