L’auteur présumé du vol (Ph KOACI)
Tandis que le 1er mai est normalement consacré à honorer et célébrer les travailleurs, à Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, cette journée a pris un aspect tout différent. En pleine période d’insécurité croissante, marquée par des attaques récurrentes et des vols violents de véhicules, les forces de l’ordre ont choisi l’action plutôt que de faire la fête.
Cela fait plusieurs semaines que les habitants de Duékoué vivent dans une peur constante. Sur les routes et dans les rues étroites, des groupes organisés dépouillent les motocyclistes et conducteurs de tricycles, souvent sous la menace ou avec des armes blanches. À n’importe quel moment du jour ou de la nuit, circuler est devenu un défi dangereux. Les plaintes s’accumulent et les populations se sentent délaissées, livrées à elles-mêmes face à des délinquants de plus en plus audacieux.
Devant cette recrudescence de l’insécurité, la police a décidé de transformer cette journée du 1er mai en opération musclée. Refusant de laisser la peur s’installer, il a mobilisé ses équipes pour une série d’interventions ciblées, déterminé à montrer que la terreur ne l’emportera pas sur la vigilance des autorités.
L’opération policière a rapidement été fructueuse. L’un des membres présumés du groupe, identifié par ses initiales S.C., âgé de 25 ans, a été arrêté dans un bar où il célébrait, visiblement détendu, avec de l’argent volé. Placé en garde à vue, il n’a pas tardé à fournir des informations précieuses. Il a notamment avoué avoir volé plusieurs tricycles, et désigné son principal complice, un recéleur du nom de K.K.H., 38 ans, planteur vivant dans un village proche de Bagoho.
Dès le lendemain, le 2 mai, les policiers se rendent à Dibobly, sur les rives du fleuve Sassandra, où ils interceptent K.K.H. en possession de deux tricycles nouvellement volés. L’enquête prend alors une autre dimension : perquisitions, fouilles des campements voisins, recherche minutieuse des caches. Résultat : six autres tricycles dissimulés sont mis au jour, confirmant l’existence d’un réseau organisé.
Le commissaire Ouattara Issouf a tenu à saluer la persévérance de ses hommes, ainsi que la coopération de la population, cruciale pour le succès de l’opération. Selon lui, cette affaire démontre qu’aucun gang, aussi structuré soit-il, ne peut échapper éternellement à la justice. Cependant, tous les membres du réseau n’ont pas encore été arrêtés. Certains ont pris la fuite, et la vigilance demeure essentielle.
Au-delà de la réussite policière, ce 1er mai à Duékoué rappelle une réalité triste : dans certaines régions, le quotidien des citoyens se résume à survivre à la violence. Si les forces de sécurité peuvent remporter des victoires, c’est grâce à une détermination certaine et un travail de terrain soutenu. La paix, dans ces zones vulnérables, reste un défi de chaque jour.
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